Coupable de ne pas avoir respecté un engagement envers nous-mêmes, envers notre conjoint (te), nos parents, nos enfants, nos animaux, notre employeur? Coupable d’avoir triché dans un régime, d’avoir trop mangé, d’avoir menti, de vous être reposé. Coupable d’avoir dit non ou avoir dit oui quand vous vouliez dire non. Coupable de respecter vos limites, d’être qui vous êtes, d’avoir trop parlé ou pas assez. Coupable de pleurer, de ressentir vos émotions, de vous affirmer, de déranger… Coupable de ne pas vous sentir à la hauteur, d’avoir oublié quelque chose d’important, de faire des fautes d’orthographe… La culpabilité, nous la ressentons tous un jour ou l’autre. Elle a son utilité certes, mais elle est où la limite avant de nous « pourrir » l’existence? Avant qu’elle ne se transforme en « soucis de perfection » en « contrôl freak » en « anxiété »? Coupable oui, mais pourquoi au juste et envers qui?
Ce sentiment a sa raison d’être, ok, mais raison de perdurer? Sûrement pas non. Une culpabilité pour laquelle on lui remet trop de pouvoir, qu’on fait vivre et revivre constamment peut nous « tuer » le dedans, nous bouffer le cerveau, nous emmener dans une belle noirceur qui est loin d’être agréable et évolutive. En gros, se sentir coupable de tout, revient presque à dire, se sentir coupable d’exister, de vivre, d’Être.
Personnellement, depuis que j’apprends à m’aimer de plus en plus chaque jour, je me rends compte que la culpabilité n’a pas sa place dans ma vie. Le moins possible en tout cas et ce, tout simplement parce qu’elle ne m’apporte rien de grandissant si j’insiste à rester dedans. Une fois ressentie, si je prends le temps de la regarder, de l’accueillir et de l’analyser, je me rends compte qu’un simple ménage suffit pour la faire disparaître et ce, pour mon plus grand bien. Dans certaines situations, elle ne disparaît pas complètement, mais du moins, elle ne m’envahie plus non plus donc, me permet de continuer d’avancer. Au final, je ne fais que l’identifier, lui permettre d’exister, mais avec résilience et amour, je la laisse seulement là où elle devrait être, c’est-à-dire, une sensation que j’aurai ressentie, qui m’aura ébranlée, que j’aurai fait le tri de ce qui m’appartenait vraiment et que j’aurai laissé filer en la remerciant de m’avoir guidé davantage vers le chemin de l’amour de moi-même.
La culpabilité devrait simplement servir à établir nos limites, à réévaluer nos comportements de manière objective et surtout constructive. Elle est un outil magnifique pour apprendre à s’aimer davantage et nous aider à justement, accueillir que nous sommes tous en apprentissage continuel et ce, à notre propre rythme. Mais encore faut-il se permettre d’apprendre, se donner du temps… Le temps qu’il faudra…
Sans nous en rendre compte, on se laisse influencer par une société de performance dans laquelle nous vivons et qui nous éloigne trop souvent de l’essentiel. Nous sommes déséquilibrés entre le « faire », le « avoir » et le « être », mettant l’emphase sur tout accomplir et surtout, de manière remarquable. C’est même rendu que nous devrions être des spécialistes de la gestion des émotions avant même de comprendre que nous avons la possibilité d’apprendre à les ressentir, les accueillir et à les maîtriser. Pour bien « paraître », ne pas déranger, on les engourdies, les mettons de côté. « Bien non, tout va bien! » Y’a rien là, ce n’est rien, ça va passer…
Ce grand environnement de performance, nous renvoie automatiquement à nos « supposés lacunes », qui n’en sont pas, sans trop nous en apercevoir. Beau début pour se sentir coupable de nos « incompétences, nos incapacités à suivre la norme ». Selon les « standards », nous serions supposés travailler 40 heures par semaine minimum, gagner un bon salaire, posséder minimalement un diplôme collégial, nous entraîner 3 fois par semaine, avoir le temps de bien cuisiner pour bien manger, inscrire nos enfants à des activités parascolaires, pratiquer des activités familiale les fins de semaine, faire faire les leçons et les devoirs aux enfants, avoir une maison et qu’elle soit bien propre ça va de soi, si possible, un chien ou un chat, passer du temps en couple pour préserver l’amour et le désir, faire toutes les tâches ménagères à temps, prendre du temps pour soi, bien paraître (coiffeuse, épilation, vêtements), passer du temps avec les amis (ies), appeler et visiter les parents, aller chez le dentiste, le médecin, l’optométriste, le vétérinaire, le garagiste, faire plaisir à plus de monde possible. Et le tout, évidemment en étant jamais fatiguée et ayant constamment le sourire aux lèvres!
Juste à écrire cela, je suis déjà épuisée. On dirait que tout est planifié et surtout « normalisé ». Il est très facile dans cet environnement de se sentir coupable et surtout, de ne pas se sentir à la hauteur. Après nous dirons que nous ne sommes pas exigeants envers nous-mêmes!!!
***Attention, là je vais me faire lancer des tomates…. *** Il serait peut-être temps qu’on se questionne un peu afin de réaliser qu’il y a quelque chose qui cloche quelque part. Suis-je la seule qui ne trouve pas cela « normal » de constater qu’il y a une augmentation majeure de prescription d’antidépresseurs, d’anxiolytiques, de psychostimulants et ce, de plus en plus tôt. Qu’il y a de plus en plus de diagnostiques de troubles de comportements, de déséquilibres mentaux, de suicides… Jusqu’où allons nous nous épuiser et « exiger » de nous en matière de perfection et de « normalités » pour qu’on se sentent à la hauteur avant de réaliser que les « attentes » sont peut-être irréalistes et exagérées et que l’on choisissent juste de réaligner nos propres limites afin de savourer la vie en lâchant prise sur toutes ces « exigeances » dans le but de retrouver notre propre équilibre et surtout, accepter d’être « humain »?***
Trop souvent et malheureusement, souvent c’est la vie qui nous « oblige » à nous arrêter par la maladie afin de réfléchir et de réaliser ce qui compte vraiment et surtout, à réaliser que ce « modèle » ne fonctionne peut-être pas pour tout le monde et que personne ne nous oblige à y adhérer, mis à part nous-mêmes. Que l’on a embarqué sans le savoir dans un monde de « paraître », donc de « culpabilité » si on ne satisfait pas aux attentes et que nous nous sommes épuisés et martelés nous-mêmes…
C’est sur qu’à la vitesse qu’on nous demande indirectement d’aller et que l’on s’impose nous-mêmes, il y a de plus en plus de gens qui ont de la misère à suivre le « beat » et de manière aussi parfaite, donc pour les « perfectionnistes », c’est facile de se taper dessus! Mais encore là, tout est une question de choix.
À ne plus avoir le temps de nous arrêter pour respirer, ressentir, se reposer, se réaligner, réfléchir, prendre conscience, il se peut très bien que nous devenions épuisés, que nous ayons de la difficulté à tout « gérer » en qu’en plus, sans nous en rendre compte, nous en rajoutons toujours plus donc devenons aussi de plus en plus irritables, fatigués, surchargés… Ce cercle vicieux, qu’on s’est créé nous-mêmes inconsciemment peu nous mener très bas. Très très bas même…
Quand on prend le temps de regarder la culpabilité de plus près, on se rend bien compte qu’elle n’est pas si terrifiante que cela et surtout, que c’est un outil d’une grande valeur à ne pas sous-estimer dans l’apprentissage de se choisir et de s’aimer davantage nous-mêmes.
La culpabilité part de loin, nous l’avons acquise au cours de notre éducation dans un système de bien et de mal. « Si tu ne fais pas cela, tu feras de la peine à maman.. » en est un exemple bien simple, mais qui dit beaucoup. L’humain, voulant se faire aimer des autres, mais voulant également s’aimer soi-même, s’exprimer et bâtir sa propre identité apprendra très vite à se sentir coupable s’il ne plaît pas aux autres ou s’il se sent brimer d’avoir éteint qui il était vraiment lui-même. Il se sent alors, soit coupable envers les autres ou envers lui-même. Il a le choix de se faire plaisir ou de faire plaisir aux autres et il se rend compte que de plaire à tout le monde est très difficile. Plusieurs s’épuiseront souvent énormément en se mettant de côté pour suivre la route du bonheur des autres…
Une fois adulte, je crois qu’il est nécessaire de faire un tri dans tout cela, de réajuster nos flûtes comme on dit! Qu’on réalise que de se choisir, se respecter soi-même, ce n’est pas dans le but de faire du mal volontairement aux autres et que nous n’avons aucune raison de se sentir coupable d’être qui l’on est et de suivre nos envies réelles. C’est une preuve d’amour envers nous-mêmes que l’on mérite entièrement et hors de tous doutes de s’offrir. Marcher sur la route qui nous rendra nous-mêmes heureux, même si l’on peut décevoir certaines personnes autour de nous involontairement, est une des clés de la libération et du retour vers le bonheur pour nous. Et depuis quand devrions nous nous sentir coupable d’être heureux? Sérieusement, si une personne est déçu de vos choix et préfère vous voir malheureux pour respecter ses idéaux à elle, est-ce vraiment de l’amour? J’ai de gros doutes là-dessus. Moi j’appelle cela davantage du contrôle et l’amour n’est pas dans le contrôle.
Une phrase que j’adore et qu’un ami m’a dit un jour est celle-ci : « On a assez de gérer nos propres émotions sans gérer les émotions des autres. »
Si vous créez des déceptions ou des insécurités chez les autres, mais que vous ne faites rien pour leur faire volontairement du mal, vous n’avez pas à prendre sur vous les déceptions perçues et émotions ressenties par les autres. Il se peut que ça réveille en eux leurs propres blessures et leurs propres affaires à guérir. Vous avez aussi été déçus dans votre vie par des gens et eux, en se choisissant n’ont pas voulu vous faire de mal directement, ils souhaitaient juste êtres heureux et reprendre le contrôle sur leur vie. Vous avez dû gérer vos déceptions, apprendre de celles-ci. C’est à ce niveau là que ça se passe et malgré le fait qu’en apparence se choisir peut sembler égoïste pour certains, se mentir à soi-même, devient automatiquement du mensonge envers les autres donc à mon avis, c’est encore pire. Plus on se choisi, plus on permet aux autres de le faire également et en plus, sur le chemin de notre propre vérité envers nous-mêmes, la joie de vivre nous attends dans le détour, car on peut enfin retirer nos masques et vivre notre vie au lieu de celle des autres.
« Dans un avion, si les masques d’oxygène se déploient et que vous voulez vraiment aidez les autres, commencez par enfiler le masque vous-mêmes, vous pourrez ensuite aider tout le monde à enfiler les-leurs. » Tout commence par soi-même.
Soyez authentiques envers vous-mêmes sans culpabilité en acceptant et en accueillant qui vous êtes et vous donnerai la chance aux autres d’être authentiques envers eux-mêmes et de s’accueillir sans se sentir coupable d’être qui ils sont.
Si certaines personnes vous font sentir coupable parce que vous avez affirmé vos limites en disant « non » par exemple, dites-vous que ce ne sont peut-être pas de bons amis. Personnellement, jamais je n’accepterais qu’une personne souffre ou se mette dans la « merde » pour me faire plaisir. Il y a des gens qui se suicident à force de vivre à côté de leur propre chemin pour ne pas déplaire aux autres.
Quand vous vivez de la culpabilité, prenez le temps de vous interroger et surtout, entendez vos réponses. Ça aide à dédramatiser et à faire du ménage.
Mais est-ce si pire que cela ? Souvent on met cela bien pire…
Jugez-vous avoir fait une erreur ?
Quelle est votre vision de l’erreur ?
Est-elle réparable, pouvez-vous vous excuser ?
Une fois excusé, pouvez-vous faire autre chose de plus?
Est-ce que cette culpabilité vous appartient, avez-vous vraiment raison de vous sentir coupable ?
D’où vient-elle au juste, est-ce un besoin de se faire aimer caché?
Avez-vous réellement voulu faire du mal à l’autre personne?
Un truc, demandez-vous… Et si c’était mon meilleur ami à qui c’était arrivé, cette situation pour laquelle il vit de la culpabilité, comment réagiriez-vous? C’est souvent moins grave pour ceux qu’on aime hein? Prenez le temps de vous aimer alors!!
« Si quelque chose que vous faites ne vous fait pas vibrer à 100%, dites-vous bien que les pourcentages manquant, c’est vous qui payez pour! »
Faites attention à l’accumulation de choses que vous vous imposer d’endurer parce qu’on vous a dit que dans la vie on n’avait pas le choix d’endurer, que c’était de même la vie, ce n’était pas toujours facile, que vous n’aviez pas le choix etc. Certaines choses peuvent l’être peut-être, mais énormément de choses peuvent aussi ne pas l’être. C’est à vous et à vous seul de choisir votre vie, de la créer à votre image et selon vos limites. Le changement peut bousculer, mais il ne tue personne. Après tout, nous n’avons qu’une vie! Aussi bien la vivre la plus agréablement possible et la culpabilité bien… On est pas obligé d’en faire tout un plat vous savez! Qu’en pensez-vous?
Love you
Kathleen xx