La guerre des générations : Mon père est plus fort que le tien!

imagesEntendu récemment.  Vous autres, votre génération, vous ne voulez plus travailler, puis les jeunes, c’est pire!  Vous autres, votre génération, au moindre petit accrochage, vous vous séparez.  Si tu veux être heureuse dans la vie, vas toujours en ligne droite.  Moi je ne comprends pas, tu es belle et intelligente, comment se fait-il que tu sois toujours célibataire… Comme si le fait d’être en couple était gage de bonheur………. Bien oui toi!

Je suis native de la fin de la génération X.  Perdue entre deux générations.  J’ai toujours été en couple avec des hommes pas très loin de la génération de mes oncles et tantes qui sont les plus jeunes de la famille.  J’ai connu des mentalités bien différentes.  De l’insécure financier à l’artiste qui se foutait bien des conventions.  J’ai travaillé avec plein de personnes âgées dans ma vie, ayant eu le grand privilège de passer des heures entières à discuter avec eux et ayant été la confidente de bien des joies et des souffrances.  Certains avaient toute mon admiration dans leur manière de vieillir, de faire confiance aux jeunes et dans leur capacité d’adaptation, d’autres, que je n’enviais pas du tout, saturés de toutes leurs frustrations accumulées… Les jeunes d’aujourd’hui, bien j’ai deux enfants, 19 et 22 ans, une nièce et mes amies en ont aussi.  Plusieurs chemins différents.  Ils avancent du mieux qu’ils peuvent en faisant de leur mieux, avec leur éducation, leurs blessures et leur estime d’eux-mêmes à rebâtir chaque jour, comme nous l’avons fait avant eux nous aussi.   Cependant, j’ai l’impression qu’ils se questionnent davantage et remettent en question les vieilles croyances.  Pour ma part, je trouve cela fantastique.  Du mouvement, ça empêche la moisissure et ça permet d’évoluer! Connaissez-vous l’histoire du jambon? Sinon, fouillez sur le net.  Il y a des recettes qui valent leur remise en question.

Est-ce une question de génération ou plutôt de croyances?  Est-ce juste une question de choix de vie à tendre vers l’équilibre de chacun ou simplement une question d’avoir appris à se choisir en utilisant notre bon jugement, notre discernement?

J’ai discuté avec tant de gens qui n’ont que comme vocabulaire… « Ouin, mais j’avais ou j’ai pas le choix » qui ont subi et qui subissent encore leur vie sous prétexte qu’ils ont été élevés de même. Comme s’ils n’avaient aucun pouvoir de choisir leur propre route! J’ai d’autres personnes qui, malgré leurs 80 années de vie, ont travaillé d’arrache pieds également, mais qu’un bon jour, se sont rendu compte qu’ils se rendaient malades eux-mêmes et que par instinct de survie, se sont rebeller pour prendre soin d’eux en osant sortie du lot des fous furieux du « On doit se tuer à l’ouvrage ou il faut gagner notre ciel! »  Ils ont osé remettre en question les croyances et prendre le guidon de leur propre vie! Wow!! Puis vous savez quoi? Ils ont vieilli se disant super heureux et ont profité des plaisirs de la vie.

Mais vous avez quoi à juger? (Sans généraliser, car vous n’avez pas tous le même discours) Là je m’adresse à ceux qui jugent les jeunes d’aujourd’hui de ne pas vouloir travailler 70 heures par semaine.  Que eux, se citent en exemple comme si le fait de travailler 70 heures par semaine, 7 jour sur 7 pendant 6 mois était un choix des plus équilibrés, intelligent, à admirer et surtout, à copier… Parce que oui, s’ils travaillent 40 heures, ce n’est pas assez pour vous… J’inclus l’école là-dedans.  Qui êtes-vous pour juger, vous, toutes ces personnes, qui pour la plupart, n’ont pas été présents pour vos familles lorsque justement, la seule valeur à vos yeux étant le travail et la sécurité financière et matérielle? Ceux qui ont pris maîtresse et qui n’ont pas voulu divorcer pour ne pas perdre une cenne de leur butin, préférant vivre dans le mensonge.  Ceux qui ont fait des enfants pour faire plaisir aux autres, parce qu’il fallait en faire, leur promettant de ne manquer de rien, sauf de présence et d’amour, en leur causant un sentiment d’abandon et de rejet dès leur naissance.  Vous, qui ne preniez jamais le temps de caresser votre femme sous prétexte d’être trop brûlés d’avoir trop travaillé.  Ceux qui se sont tués à l’ouvrage pour cette grosse maison, cette retraite bien garnie, mais exempt d’amour et de sourires sincères.  Tous ces couples que l’on n’a pas envie de visiter tellement il faudrait se transformer en bouclier pour se hisser entre les deux pour ne pas qu’ils finissent par s’entretuer.  Tous ces couples qui justement, refusent de prendre leur retraite par peur de se retrouver seul avec leur conjoint après 40 ans de vie commune! Avez-vous réellement le droit de venir dire aux autres générations que votre « manière de vivre était meilleure que la leur sous prétexte que vous, vous travailliez!?! »  Demandez-leur donc aussi, tant qu’à y être, la pression que vos exemples exercent sur eux, de ne jamais en faire assez, ce qui les fait sentir comme « jamais à la hauteur ».  Cet exemple que vous leur montrez de subir, de vous taire et d’endurer.  De ne pas avoir le choix.  De ne pas vous respecter, ne pas vous écouter sous prétexte que ce n’est pas comme cela que ça fonctionne.  Oserez-vous seulement demander ou interroger vos choix de vie ou serez vous trop bornés pour demeurer dans le déni, ou la culpabilité du : « Ouin, mais j’ai pas le choix, j’ai été élevé de même c’était comme cela dans mon temps! »  Ces belles phrases toutes faites ne justifient en rien que cela se doit de rester de même justement! Entre une présence ou un signe de piastre, posez la question, mais attention, la réponse risque de vous déplaire… L’équilibre est parfois difficile à atteindre sur bien des niveaux. Sans essayer de trouver un coupable, un peu d’humilité n’a jamais fait de mal à personne et permet justement, d’améliorer les choses peut-être? Pouvez-vous juste, s.v.p, vous regardez le nombril et faire confiance aux générations futures?  Ils ne feront pas comme vous, ok, et puis après? Qui peut prétendre détenir la grande vérité? (Mis à part un médecin en particulier? 😉) Elle était trop facile pour ceux qui le connaissent!

Et si c’était à refaire justement?  Prendriez-vous davantage de temps avec ceux que vous aimez, maintenant que vous constatez à quel point la vie défile rapidement? Est-ce que la reconnaissance et cette conquête de sécurité dans votre travail valait vraiment le coup? Encore une fois, l’équilibre est parfois tout un défi. Ça prendra peut-être 4 ou 5 générations avant d’y arriver, mais moi, j’ose y croire.

Dans un autre ordre d’idée, c’est quoi cette pensée que pour être heureux, il faut avoir une maison, un chum, un chien, un boulot stable et qu’il faille marcher en ligne droite?

S’il existait une recette de bonheur du genre, expliquez-moi pourquoi alors tant de personnes possèdent tous les items mentionnés ci-haut et que pour la plupart, ils prennent tous des antidépresseurs et cherchent par tous les moyens à fuir leur vie?  Que lorsqu’ils ont l’occasion de se confier, ils en ont gros sur le cœur et ont énormément de colère à l’intérieur d’eux-autres? C’est supposé être lourd de même la vie? Personnellement, je ne crois pas!  Si c’est lourd, c’est qu’il y a sûrement du ménage à faire pour alléger tout cela, mais c’est à vous de voir, moi du désherbage, j’en ai fait en tabarouette et maintenant, je le fais le plus possible au fur et à mesure.  Mais ça, c’est ma recette à moi.

Me faire dire ensuite par ces gens… Ah non, mais je ne te juge pas là!  Foutaise!  Eh bien moi je juge et j’assume!  On juge tous.  Ou appelez cela une opinion, mais j’embarque pas dans cette recette.  Pourquoi?  Parce que j’ai été en couple avec deux hommes ayant un bon salaire qui m’ont aimé, mais que nous étions incompatibles.  Parce que cette recette, je l’ai essayée et qu’il n’y a pas que cela qu’il me fallait, car je n’ai jamais été aussi malheureuse que dans ce temps-là.  Je l’ai eu la belle maison, la piscine, le spa, la bonne job au gouvernement, la voiture neuve, le chien, les enfants et vous savez quoi?  Cette période de ma vie a été l’une des plus sombre où moi aussi, j’étais sous les anti-dépresseurs.  Voulant effacer ma vie, étant incapable d’apprécier ce que j’avais et ne me croyant jamais assez dans toutes les sphères de ma vie!   Étant incapable de dire les vraies affaires, comme la majorité des gens, ne me respectant pas assez et manquant d’amour pour moi pour parler, accumulant alors tout plein de saleté qui envenimait mon cœur peu à peu jusqu’à le noircir complètement… J’étais devenu, une « Zombie sociétariale ».  Voilà ce que j’étais.  Prise dans le piège du : « Je dois me taire, j’ai tout pour être heureuse, je ne suis pas normale, faut souffrir dans la vie, faut surtout endurer pour satisfaire… Satisfaire à qui exactement?  L’image d’une société qui nous suggère et nous fait croire des recettes de bonheur que si on ne les atteint pas, on se sent comme des « loosers? ». Pourtant, pour ces générations de recettes miracles, de but à atteindre garant de bonheur, j’avais tout pour être heureuse… Double foutaise!

Au conseil de me diriger en ligne droite pour être heureuse, je n’ai pas pu m’empêcher de répondre : « Se peut-il que mes choix pour être heureuse soient juste différents des tiens? »  Non, la ligne droite ce n’est pas pour moi.  Regarder devant et avoir une direction, ok, mais en gardant toujours une certaine flexibilité. Pourquoi? Parce que la vie m’a toujours fait de beaux cadeaux hors des sentiers et que trop de rigidité est pour moi le reflet d’une difficulté d’adaptation et de sources d’insatisfactions.  La rigidité rime avec le contrôle et malheureusement, il y a des choses pour lesquelles on ne peut pas avoir de contrôle dessus, mis à part sur nous-mêmes, sur nos propres réactions.

Aussi, par ma propre expérience, si une personne me disait qu’elle était heureuse et que je doutais de ses aveux, c’est que je doutais personnellement de mon propre bonheur…

Je crois que le bonheur est propre à chacun, s’il est vrai et ressenti, qui sommes-nous pour suggérer aux autres ce qu’ils devraient faire dans leur propre vie?  Nous avons chacun notre propre chemin et il est parfait pour nous montrer à nous, ce que nous avons à apprendre.  Je vous le dis, le bonheur est tabou.  S’il n’est pas là, on le cherche, mais quand il est omniprésent, les gens n’y croient pas. Surtout si ce bonheur ne correspond pas à leur recette à eux.   Ah que le monde est contrôlant et nombrilisme ma Foi du bon Dieu 😉

Pour moi, le bonheur c’est le pouvoir de choisir et de rechoisir ma vie à chaque instant.  Je n’ai plus de prison dans ma tête et je voyage léger.  Je suis exactement là où j’ai choisi d’être et demain si je bouge, ce sera encore ma décision, libre et éclairée!  Ma plus grande richesse est de sourire à tous instants sans raison parce que dans ma tête, il fait très beau et que c’est rempli de beaux instants et de gens que j’aime.  C’est d’être stressée sur la table d’opération et être capable de me dire : « Ok, je vais m’imaginer sur le bord d’un lac, calme… Respire… Et de partir à rire parce que sur le bord de mon lac, les maudits brûlots sont arrivés! » Ha!Ha!Ha! C’est de me lever le matin en regardant le soleil dehors, de décider de laver les draps de mon lit et de savourer déjà la joie de me coucher le soir venu avec mes draps propres qui seront imprégnés de l’odeur du dehors.  C’est de voir mes filles en ligne et de savoir qu’elles vont bien malgré leurs orages à elles aussi.  Je sais également sans aucun doute, que même lorsque c’est la tempête, le soleil est toujours présent derrière les nuages qui passent.  Parfois ils sont très denses, mais au final, ils ne font que passer.  Comme j’ai écrit à une personne qui m’est chère, j’ai appris à danser sous la pluie.  Mon bonheur c’est de croire en moi. D’aimer la vie, d’aimer MA vie.  Je vous en souhaite autant et surtout, je vous souhaite de trouver votre propre recette à vous sans vous mentir en essayant de vivre une vie qui ne vous appartient pas.  La souffrance sert d’indicateur, mais trop souvent aussi, de zone de confort… À vous de découvrir et d’établir vos propres limites, car ce bonheur, il est bel et bien réel et accessible à tout le monde qui veut bien le saisir et tant qu’à moi, la maison, le chalet, le bateau, la grosse job etc… Ce sont souvent de beaux leurres ou des petits extras qui une fois obtenus, ne remplissent qu’une infime partie d’une portion bien au-delà-de…

Le bonheur est un choix et une fois qu’on y croit, il nous le rend des milliers de fois.

Kathleen xx

2 réflexions au sujet de “La guerre des générations : Mon père est plus fort que le tien!”

  1. Bravo pour cette colère saine 🙂 Je suis tout à fait d’accord avec toi, on a toujours le choix. Moi aussi j’avais sur le papier la vie parfaite avec tout ce qu’il faut dedans sauf que moi aussi je n’étais pas épanouie. J’ai lu une étude qui demandait aux personnes de plus de 85 ans ce qu’elles regrettaient de leur vie et toutes sans exception, tous milieux confondus disaient « De ne pas avoir assez dit aux miens que je les aimais ». Voilà à quoi ça mène de travailler comme un connard : à oublier de regarder les gens qu’on aime, à oublier de leur dire qu’on les aime.

    J’aime

Laisser un commentaire